Istvan Ernö Särközy Nagybocsaï père de nicolas Sarkozy est

Publié le par tietotekniikkaosasto

Pal Istvan Ernö Särközy Nagybocsaï est né le 5 mai 1928 à Budapest dans une famille de la petite noblesse hongroise, anoblie en 1628 par la grâce d'un aïeul qui a taillé des croupières aux Turcs. Il raconte fort bien ses tendres années sur les immenses terres à blé du château paternel d'Alattyán - "une gentilhommière", corrige modestement le monsieur - près de Szolnok, une petite ville au sud-est de Budapest, dont son père était aussi le vice-maire.

Pal aurait grandi entouré de domestiques, allait à l'école à cheval et a souvent raconté qu'il avait été envoyé, comme tous les jeunes aristocrates fortunés, chez les bons Pères en Suisse, où il apprit le français. L'histoire est un peu moins romanesque.

Pascale Nivelle et Elise Karlin, dans une enquête serrée sur la famille, Les Sarkozy, une famille française (Calmann-Lévy 2006), ont découvert que György, le père de Pal, n'était qu'un clerc de notaire devenu fonctionnaire municipal, puis effectivement vice-maire de Szolnok. Le château d'Alattyán a bien existé, mais il appartenait à un lointain cousin. Les enfants y allaient "le week-end et pendant les vacances", concède Pal aujourd'hui.

En 1938, un scandale éclate à Szolnok. Sarkozy père est jugé pour détournement de fonds, il s'exile à Budapest et y devient gérant d'une entreprise de tricot. "Une usine de casseroles", croit sans rire son fils, qui a gommé ces épisodes un peu pénibles. "J'avais 10 ans, j'étais interne, on ne parlait pas de ça à la maison."

Le petit est chez les Pères prémontrés à Gödölö, puis chez les jésuites. Pal Sarkozy ne parle pas beaucoup de la guerre. Un de ses frères est pourtant hussard dans ces années troubles et la famille semble avoir eu de la sympathie pour l'amiral Horthy, le régent nationaliste entré en guerre aux côtés de l'Allemagne nazie en 1941.

Pal explique avec aplomb que l'amiral a fini par être déporté à Auschwitz : il a en fait tranquillement fini ses jours au Portugal. Ce n'est pas le régime ultranationaliste ni l'occupation allemande que fuient bientôt les Sarkozy. C'est l'Armée rouge.

Ils s'installent en 1944 dans le sud de l'Autriche, mais György se morfond et décide de rentrer au pays. "Il ne comprenait rien à la politique", explique Pal. Toute la famille passe de l'autre côté du rideau de fer ; le château d'Alattyán a été transformé en lotissements, et à Szolnok, György meurt un soir de 1948, à 51 ans. Pal envisage avec terreur de faire son service militaire chez les Russes. Il décide de repasser à l'Ouest, sa mère lui donne sa bénédiction, la chevalière paternelle et rendez-vous à Paris, dans un hôtel de l'avenue Pierre Ier-de-Serbie.

Pal passe sans difficulté en Autriche, file en Allemagne au consulat français de Baden-Baden, qui lui refuse un visa, et échoue à Innsbruck, en Autriche. C'est là qu'il rencontre un recruteur de la Légion étrangère qui lui paie des coups et lui en promet d'autres : le jeune homme signe un engagement pour l'Indochine. "Parfois les mauvais choix sont les bons, philosophe Pal. S'engager pour l'Indochine à 20 ans, c'est le plus mauvais qu'on puisse faire, finalement je suis arrivé à Paris et l'un de mes fils est président de la République..."

On l'envoie de Strasbourg à Marseille, il tombe heureusement lors de la visite médicale sur un compatriote hongrois qui demande au gamin : "Qu'est-ce que tu fous là ?" Pal lui raconte son histoire ; le lendemain il est déclaré inapte et on le jette dans un wagon à bestiaux pour Paris avec 1 kg de haricots et une baguette de pain. (...)
Source: le monde

Publié dans généralités

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