Des liens pour le moins troublant en politique française

Publié le par tietotekniikkaosasto

Pour caricaturer, Pierre Giacometti et Patrick Buisson, les deux spécialistes ès opinion de Nicolas Sarkozy, sont un peu comme l'eau et le feu. Pas uniquement pour leur allocution, mais aussi pour leur réputation.

Le premier a un parcours de premier de la classe. En 1985, pendant sa scolarité à Sciences Po, il entre à l'institut de sondages BVA, puis opte dix ans plus tard pour la concurrence, en ralliant Ipsos. Le second a, entre autres fonctions, été rédacteur en chef de la revue d'extrême-droite Minute puis de l'hebdomadaire très conservateur Valeurs actuelles.

Leurs parcours se sont rejoints il y a quelques années. Dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, qui marche alors sur l'Elysée. Deux postes de supers conseillers privés en opinion, qui se prolongeront quand leur client accèdera au Palais.

Le rôle de Patrick Buisson vient d'ailleurs de faire la Une de l'actualité. Son cabinet Publifact a vu la Cour des comptes dénoncer

« Bien sûr qu'il y a un contrat »

Nulle mention en revanche du contrat passé entre la Présidence et le cabinet de Pierre Giacometti, GiacomettiPéron et Associés. Il faut dire que l'intéressé se veut très discret sur le sujet. Dans l'une des seules interviews où il y est fait référence (

« Bien sûr qu'il y a un contrat », confie Pierre Giacometti à Rue89. « Il s'agit d'un contrat de gré à gré [contrat librement négocié entre les parties, ndlr], passé sans appel d'offre, comme il est de coutume à l'Elysée, bien avant 2007. » Pour la durée ou le coût, il faudra cependant repasser : « Là, seul le client peut vous renseigner. »

Problème, ledit client, l'Elysée, n'est pas plus prolixe et refuse de donner plus de précisions malgré cinq relances de Rue89. Le spectre de la polémique récente avec Publifact ? Les deux cabinets ont en effet des relations, reconnaît le fondateur de GiacomettiPéron et Associés, qui travaille notamment à partir des sondages commandés par Patrick Buisson :

« Je ne m'exprimerai pas sur leur contrat car je n'en connais pas les détails, ce qui ne nous empêche pas d'échanger et de collaborer avec Publifact. »

Giacometti n'a « pas été contacté » par la Cour des comptes

Dans son rapport sur le budget de la Présidence, la Cour des comptes s'interroge sur l'« utilité » des dépenses engagées pour les sondages commandés par Publifact et souligne le caractère « exorbitant » du contrat « au regard des règles de l'exécution de la dépense publique ».

Qu'en est-il du contrat avec GiacomettiPéron et Associés ? Mystère, toujours. La Cour des comptes nous a fait savoir qu'elle ne s'exprimerait pas sur un autre point que ceux mentionnés dans son rapport. D'où trois hypothèses :

soit la Cour a eu connaissance de ce contrat et n'a rien trouvé à y redire ;

soit la Cour n'a pas eu connaissance du contrat, ce qui poserait problème ;

Soir la Cour a eu connaissance d'un problème, sans le dénoncer.

Pierre Giacometti affirme lui l'ignorer et n'avoir « pas été contacté » à ce propos, ni par la Cour des comptes ni par l'Elysée. Il peut en revanche expliquer l'objet du contrat qui le lie avec le Palais :

« Il s'agit de conseil en stratégie fondé sur l'intelligence d'opinion, c'est-à-dire sur toutes les ressources documentaires disponibles, que ce soit par les médias, par les études qualitatives… »

« On était beaucoup plus jeunes tous les deux »

« Comme avec Matignon », ajoute-t-il aussitôt, en référence au contrat que GiacomettiPéron et Associés a également passé avec le cabinet du Premier ministre,

La problématique était toutefois différente : avec Matignon, la passation s'est faite selon les normes du Code des marchés publics, mais la mission faisait doublon, car déjà assurée par le Service d'information du gouvernement (SIG).

Si Pierre Giacometti est si bien en cour, c'est que Nicolas Sarkozy l'apprécie. Leur relation n'avait pourtant pas débuté sous les meilleures auspices. Au point qu'au soir du premier tour de la présidentielle de 1995, celui qui s'était rangé derrière Edouard Balladur accusait le sondeur de rouler pour Jacques Chirac, et ce en direct sur le plateau de France 2.

Depuis le climat s'est nettement réchauffé entre les deux hommes. L'épisode de 1995 est oublié, assure Pierre Giacometti :

« On était beaucoup plus jeunes tous les deux et les mots sont souvent durs lors de soirées électorales. »

« Un lien de confiance nous unit »

Les temps changent d'une présidentielle à l'autre. Lors de la soirée au Fouquet's qui suit l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le sondeur fait partie de la très select liste d'invités. Une amitié sur laquelle Pierre Giacometti ne souhaite guère s'étendre :

« C'est une relation qui dure depuis de longues années, mais ce n'est pas quelque chose dont je parle beaucoup, dont je pense qu'il faille se vanter… Ce n'est pas mon tempérament de répondre à tout ce que je peux lire ou entendre.

Se connaître dans la vie n'empêche pas d'avoir des relations professionnelles. Mieux, cela permet de travailler en confiance, et c'est vrai qu'un lien de confiance nous unit. De la confiance, mais aussi quelque compétences. »

Les instituts de sondages accompagnent généralement les résultats de leurs enquêtes d'analyses de leurs politologues maison, sans formellement facturer des conseils en stratégie ensuite à leurs clients politiques. « C'est ce qu'a compris Nicolas Sarkozy », comme Pierre Giacometti, qui a quitté Ipsos pour créer son cabinet et combler ce vide.

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Ailleurs sur le Web

12H48 | 31/07/2009 |

Entre 2008 et 2009, le ministère de la Culture a selon toute vraisemblance accordé 270 000 euros à la chaîne Histoire, détenue à 100 % par TF1.
Ayant révélé l'histoire dans le quotidien Le Monde, la journaliste Béatrice Jérôme était en direct dans les Grandes Gueules.
Pour elle, c'est clair, Patrick Buisson, directeur de la chaîne, est la personne clé dans ce dossier nauséabond :
« Patrick Buisson a profité de son statut de conseiller officieux du président Sarkozy pour bénéficier de ces subventions élyséennes ! Selon mes informations, il aurait même conclu un deal avec Christine Albanel ! Buisson lui aurait ainsi promis de l'aider en cas de pépin ! Mais ça n'a pas suffi ! !
**
Le responsable des partenariats de la chaine s'appelle Georges Buisson, le fils de papa qui est également gérant de Publifact, la société de Papa.

 

17H29 | 31/07/2009 |

le système Sarkozy est d'arroser tout le monde ( ses copains , les médias , les journalistes , les sondeurs à droite ou à gauche peu importe ) avec de l'argent publc , vu son budget il commence à toucher pas mal de monde et comme c'est la crise personne ne fait la fine bouche devant la monaie qui tombe du ciel de la République … à gauche comme à droite on fait semblant de ruer dans les brancards en criant au népotisme mais les fins de mois étant difficiles il y a toujours la queue devant le dispensateur des deniers publics … qui jouit comme De funès dans la folie des grandeurs …. et là vu le déficit … ca risque de faire très très mal mais surtout aux pauvres et aux classes moyennes ….qui seront préssés comme des citrons pour que la minorité de riches parvenus au pouvoir continue de s'empiffrer … immoral mais normal en Sarkozie …

Publié dans A Surveiller

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